« La planète terre est notre île à tous. Joignons nos forces pour la protéger. » — Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, 2014
Vous connaissez probablement les 3 R des matières résiduelles: Réduire, Réutiliser et Recycler. Les 3 N de la nourriture sont moins connus : Nu, Naturel, Non loin. Il est plus facile de faire des choix d’alimentation écologiques une fois les 3 N en tête.
1er N : Nu
Moins l’aliment est emballé et plus il est écologique. Encore plus s’il est transporté en vrac jusqu’aux étalages et que le consommateur le transporte dans un sac réutilisable. On s’approche d’une alimentation zéro déchet en mettant les retailles au compost.
2e N : Naturel
Si un légume non-OGM (organisme génétiquement modifié) a crû dans une terre fertilisée naturellement au compost et sans pesticides, il est naturel. Dans la mesure du possible, on l’achète non transformé et on le cuisine soi-même sans agents chimiques ajoutés. La certification biologique assure que le produit est naturel et qu’il est issu d’une agriculture préservant les terres agricoles et évitant le ruissellement de produits néfastes vers les cours d’eau.
3e N : Non loin
Plus l’aliment est local, plus il est respectueux de la planète. Le potager à la maison ou le bac à tomates sur le balcon est infiniment plus local que l’aliment d’épicerie voyageant en moyenne 2 500 km, souvent plus. Privilégiez les fruits et légumes de saison du Québec. Achetez-les dans les marchés publics ou commandez des paniers biologiques. Vous économiserez indirectement beaucoup de pétrole et mangerez plus frais. Afin de faciliter l’accès à des produits locaux, des initiatives telles la Caravane des Cultures naissent au Québec.
Si l’aliment choisi a plusieurs N, feu vert à volonté. Si votre aliment n’a aucun des 3 N, il faudrait autant que possible l’éviter.
Un rapport publié par l’Organisation des Nations Unies (ONU) le confirme
Selon un récent rapport publié par l’ONU, Wake up before it’s too late, l’agriculture biologique peut nourrir la planète et elle est la seule forme d’agriculture viable protégeant les terreaux pour les prochaines générations. De plus, les rendements par hectare sont excellents, loin devant l’agriculture industrielle.
Afin de pallier les aléas climatiques, la monoculture industrielle a besoin « d’assurance récolte », un système subventionné calqué sur les besoins des industriels de l’agriculture. Les fermes biologiques ont moins accès à cette assurance récolte et les agriculteurs bio arrivent en général à se protéger contre les infestations d’insectes, les sécheresses ou les pluies abondantes en diversifiant les cultures dans leurs champs et en utilisant le compagnonnage entre légumes. Si la récolte d’un légume souffre de l’invasion d’un insecte ou d’une condition météo, un autre légume peut être avantagé par cette situation. Qui plus est, les insectes ravageurs sont beaucoup moins attirés par une culture diversifiée que par une monoculture.
Du côté des amendements au sol, l’agriculture biologique et la permaculture utilisent les engrais verts et le compost. Plutôt que d’être des dérivés de pétrole et de gaz comme les engrais chimiques, les engrais verts sont des plantes qu’on sème juste avant ou après l’hiver. Ils sont ensuite déchiquetés et mélangés avec la terre quelque temps avant de planter de nouvelles cultures. Ces plantes, comme le sarrasin, ajoutent des nutriments et de l’azote au sol plutôt que d’en retirer.
L’agriculture industrielle, viande incluse, a peu à voir avec le développement durable. On arrose de pesticides des champs de monocultures souvent génétiquement modifiées, tuant la biodiversité. Par la suite, les aliments qui y poussent sont trimballés sur les milliers de kilomètres par les réseaux de distribution mondiaux. Dans ce contexte, les sols ressemblent beaucoup plus à un « support poussiéreux » qu’à de la terre saine. Nos terres agricoles ainsi cultivées ruissellent dans les rivières. Dans la seule vallée du Saint-Laurent et ses affluents, ce sont des millions de tonnes d’érosion par année, dont plusieurs milliers de tonnes de phosphore et d’azote chimiques qui ruissellent des terres vers le fleuve.
Pour changer le monde, chaque geste compte, même celui de se nourrir.