« La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent. » — Albert Einstein
Un peu partout sur la planète, les énergies renouvelables gagnent en popularité. Les solutions pour se libérer du pétrole existent, dont certaines qui pourraient être mises en place rapidement. Vous trouverez ici plusieurs technologies d’énergie renouvelable déjà disponibles.
Cependant, l’énergie la plus efficace est, avant tout, celle qu’on ne consomme pas. C’est pourquoi, dans le cadre d’une véritable transition énergétique, il ne s’agit pas simplement de remplacer une source d’énergie par une autre, mais avant tout de faire preuve de sobriété énergétique. En d’autres mots, il faut consommer moins.
De plus, les énergies renouvelables sont, sauf l’hydroélectricité, décentralisées, c’est-à-dire qu’elles sont gérées de façon locale, plutôt que dans un centre unique. Existe-t-il une action plus locale que d’isoler sa maison? Peut-on imaginer de meilleures manières de réduire le transport d’énergie dans des bateaux, des pipelines et des lignes à haute tension qu’en développant des bâtiments chauffés par la chaleur récupérée de l’usine d’épuration de la ville, des panneaux solaires, l’énergie provenant du sol ou une éolienne communautaire? En effet, contrairement aux projets pétroliers qui impliquent que des multinationales vendent leurs produits à une clientèle captive, les énergies renouvelables ouvrent la voie, pour la plupart, à une foule de projets créateurs d’emplois coopératifs, locaux et propres.
Fait intéressant, les technologies vertes sont toutes plus créatrices d’emplois par unité monétaire investie que les dépenses dans le pétrole et le gaz.
L’efficacité énergétique
Un appareil énergétiquement efficace consomme moins d’énergie pour arriver au même résultat qu’un appareil ordinaire. On peut donner l’exemple de trois maisons bien isolées qui peuvent consommer aussi peu qu’une maison de même taille mal isolée. Les gens intéressés à rénover leur maison peuvent profiter du programme Rénoclimat, une initiative du Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec. On peut profiter à faible coût d’une inspection puis d’un cahier de suggestions pour guider les améliorations les plus pertinentes à effectuer dans sa demeure.
La valorisation de la matière organique
La matière organique que nous générons (provenant par exemple des toilettes, des matières compostables ou des lisiers de fermes animales) peut être utilisée pour créer du biométhane (ou biogaz). Ce combustible peut être utilisé comme carburant pour des véhicules municipaux, être distribué dans des stations-service ou encore être brûlé pour produire de la chaleur ou de l’électricité. Par ailleurs, le compost permet de ne pas avoir recours aux engrais chimiques dans les champs ou les pépinières… Un engrais qui autrement proviendrait de l’industrie pétrolière.
La plupart des municipalités pourraient suivre l’exemple de Saint-Hyacinthe qui alimente ses véhicules municipaux grâce à son biométhane et vend ses surplus au réseau de gaz naturel. Ou encore, l’exemple de Rivière-du-Loup qui a diminué la quantité d’ordures envoyées à ses sites d’enfouissement grâce à la transformation des déchets organiques en compost et en biogaz.
La géothermie
La géothermie est un procédé relativement simple : un forage est effectué dans le sol près d’un bâtiment, dans lequel on insère un tuyau permettant de transporter un liquide du sol au bâtiment. Une thermopompe transforme la chaleur du liquide (7 à 10 °C) en chauffage en hiver. Il s’agit d’une méthode plus efficace que d’utiliser l’air extérieur, dont la température peut atteindre 30 °C sous zéro. De cette manière, la géothermie nécessite près de 70 % moins d’électricité qu’un système de chauffage électrique. De plus, lors de la climatisation en été, la fraîcheur du sol permet de climatiser un bâtiment en utilisant très peu d’électricité.
Selon la Coalition Canadienne de l’Énergie Géothermique, chaque résidence convertissant son chauffage de l’électricité à la géothermie libère assez d’électricité annuellement pour charger plusieurs voitures électriques parcourant chacune 20 000 km.
Les éoliennes
Les éoliennes utilisent le vent pour produire de l’électricité. Autrefois, on a employé régulièrement cette technologie pour moudre le grain servant à faire du pain.
De nos jours, les administrateurs du réseau électrique peuvent prévoir de lentes augmentations ou réductions de cette production d’énergie et ajuster la production des autres formes d’énergie électrique (comme celle des réservoirs hydroélectriques) en conséquence. On peut voir ces variations dans le temps sur le site du réseau espagnol par exemple.
La puissance produite par les éoliennes est donc variable mais relativement facile à gérer. En décembre 2013, les vents ont produit à un moment au Danemark plus d’énergie éolienne que la demande électrique du pays, obligeant le Danemark à exporter ses excédents. Un événement sans heurts dont les Danois peuvent être fiers.
Le solaire photovoltaïque
Les panneaux photovoltaïques produisent de l’électricité à partir de l’énergie solaire. Leur coût baisse d’année en année, atteignant maintenant une compétitivité avec les énergies fossiles, même au Canada : en 2016, on parle de moins de 2 $ du watt de puissance. Le seul frein au Québec pour cette technologie est le manque d’expertise dans l’installation, qui crée une rareté et augmente le coût de mise en place.
Le solaire passif
Le soleil est plus près de l’horizon en hiver. Ses rayons presque perpendiculaires aux fenêtres placées au sud pénètrent ainsi profondément dans les maisons pour les réchauffer. En été, le soleil est haut et un simple débord de toit permet d’éviter la surchauffe.
De plus en plus de gens comprennent les gains solaires importants qu’un bâtiment peut faire, simplement en orientant, au moment de la construction, la plupart des fenêtres au sud et en adaptant la configuration des pièces en conséquence. Une maison solaire passive n’a presque aucune fenêtre au nord. De plus en plus d’architectes et d’entrepreneurs les proposent maintenant à leurs clients.
Le solaire thermique actif
Il existe plusieurs technologies solaires actives permettant de capter, transporter et stocker la chaleur du soleil dans un bâtiment. Il peut s’agir de mur solaire qui permet de faire entrer l’air chauffé par le soleil en plein jour.
Il est avantageux de combiner le soleil et les masses thermiques dans un bâtiment pour chauffer le soir avec la chaleur accumulée pendant le jour.
On peut aussi installer des capteurs solaires thermiques qui permettent de préchauffer l’eau chaude domestique.
Ces technologies peuvent sembler nouvelles, mais dans bien des pays, une part significative des ménages les utilise déjà.
L’hydroélectricité
Le Québec est doté d’un territoire exceptionnel pour produire de l’hydroélectricité. Plus de 95 % de son électricité provient de cette source d’énergie. Les surplus électriques du Québec sont déjà très élevés et pourraient alimenter des millions de voitures électriques ou de nombreux projets de transport électrique de passagers ou de marchandise.
Par contre, les impacts de la création de réservoirs hydroélectriques sur les écosystèmes sont bien réels. Il est donc préférable de limiter les nouveaux projets. De toute manière, plusieurs rapports affirment que les rivières non exploitées sont bien moins propices aux projets hydroélectriques que les rivières que nous avons déjà utilisées. Les coûts des nouveaux projets sont autant élevés, voire plus, que les autres énergies renouvelables. L’ère des projets hydroélectriques à faibles coûts est révolue.
Les installations existantes doivent donc être utilisées efficacement. Il faut voir les réservoirs hydroélectriques comme d’immenses accumulateurs qui permettent une souplesse dans l’installation et l’utilisation des autres formes d’énergie renouvelable.