« Seules de puissantes civilisations peuvent commencer à agir sur la totalité de leur environnement à une échelle significative. » — Kevin Lynch dans L’image de la Cité (1960)
L’urbanisme peut être au cœur des problèmes environnementaux et sociaux comme au coeur des solutions dans les domaines suivants :
- Les changements climatiques
- L’efficacité énergétique et la réduction de la consommation des ressources
- L’équilibre écologique et la protection de la biodiversité
- La sécurité des personnes et des biens
- La santé publique
- L’attractivité, la compétitivité et l’efficience économique
L’urbanisme peut permettre aux humains de s’épanouir tout en réduisant leur utilisation des ressources naturelles. On peut difficilement séparer l’urbanisme du futur des solutions de transport, des énergies renouvelables et de notre rapport à la nourriture. Ces domaines sont intimement liés.
L’architecte danois Jan Gehl, primé à travers le monde, a récemment publié un livre intitulé, dans sa version québécoise, Pour des villes à échelle humaine. Une de ses expressions favorites est fondamentale en urbanisme : « We shape cities, and they shape us » (« Nous façonnons des villes et celles-ci nous façonnent »). La firme de Jan Gehl a aidé de nombreuses grandes villes à modifier des portions de leur territoire pour les rendre plus humaines et moins comme ce qu’il qualifie lui-même de machines.
Gehl rappelle que l’urbanisme des cinquante dernières années a été problématique partout dans le monde. Ce n’est que récemment que les villes du monde entier ont commencé à penser à des villes « meilleures pour les gens ».
Étalement urbain, trop faible densité de population pour favoriser le transport collectif, rues mal orientées par rapport au soleil, absence de réseaux de chaleur pour chauffer les bâtiments l’hiver, manque d’arbres. Dans certains quartiers, les routes, les murs minéralisés et les toits de bitume sont si concentrés qu’ils créent des îlots de chaleur, obligeant une plus grande climatisation en été. De plus, rien de comestible n’y pousse, nous forçant à nous approvisionner en aliments provenant de très loin, ou au mieux des campagnes environnantes. Dans certains quartiers qu’on nomme déserts alimentaires, on peine même à faire ses provisions de nourriture sans voiture. Heureusement, comme le dit Gehl, les exemples d’urbanisme durable émergent de plus en plus dans le monde.
Milieux de vie en santé est un projet de verdissement à Québec qui pourrait être transposé dans plusieurs villes. Ce projet a pour but de réduire les îlots de chaleur grâce à la plantation d’arbres, la densification de la végétation, la réduction des espaces minéralisés, la gestion des eaux de pluie, l’utilisation de mobilier urbain de qualité et l’aménagement de plates-bandes comestibles. Sur le site internet de Milieux de vie en santé, plusieurs actions sont présentées pour les citoyens désirant y participer.
Certains quartiers de Montréal donnent aussi l’exemple avec des voies réservées aux autobus, des stationnements pour l’autopartage, la multiplication des marchés de fruits et légumes frais et locaux, des pistes cyclables et des mesures d’apaisement de la circulation, dont les trottoirs saillants qui sécurisent les piétons et la signalisation routière qui éloigne la circulation automobile des écoles.